Les traîneaux de Megève

Place des Traineaux de Megeve

Incontournables de la place de Megève,
les traîneaux de Megève peuvent être contactés directement
en saison au 04 50 21 30 47
ou par l'intermédiaire de l'office du tourisme en hors-saison.

 


Croix.gif (1561 bytes) Leur histoire Char à banc à lugeons
Croix.gif (1561 bytes) Le traîneau au fil du temps


Leur histoire :

Avant les années 20, les familles mégevannes possédant une ferme avaient, dans leur majorité, un char à banc utilisé pour se déplacer dans les grandes occasions. Attelage de locomotion, les Mégevans l'utilisaient pour aller à la messe le dimanche, pour se rendre au marché de Sallanches dans la vallée de l'Arve ou aux différentes foires éloignées.

Char à banc avec des Mégevans prêts pour un grand jour

Le cheval était le cheval de la ferme. Le plus souvent, il s'agissait d'une jument de Megève, cette race de chevaux du pays mégevan à l'écrin noir et à la robe d'un rouge brun, bai clair. La jument de Megève était renommée et recherchée. Cette couleur de robe rouge était surtout recherchée par l'armée. C'est pourquoi des mules étaient aussi élevées à Megève pour garder cette même couleur baie et vendues à l'armée. Ces mules n'étaient pas utilisées par les traîneaux. Les étalons étaient gardés dans le pays comme un certain étalon surnommé le " cheval à Gaiddon ". L'autre source d'approvisionnement en chevaux se trouvait non loin en Suisse avec cette caractéristique baie claire.
A cette époque, le cheval de la ferme travaillait tous les jours de l'année. Les grands jours, il tirait le char à banc et le reste du temps il participait aux travaux de la ferme et des champs en tirant le char " échelle ", à " teston " c'est à dire à tas de foin. Il existait aussi le char à banc bétaillère qui pouvait contenir jusqu'à 11 veaux ou cochons.
 

Char Echelle ou à foin de Megeve

Dès les années 20, on commença à louer les services des chars à banc. Une des premières utilisations consistait à faire des livraisons entre les hameaux et le village. Par exemple, le cocher Emonet livrait la viande à la boucherie Favre. On commença à emmener des gens à Sallanches ou à monter des clients au chalet de la Vieille. C'était le début du tourisme. Cette course du chalet de la Vieille était réputée. Des clients vinrent même de Bellecombe. On la pratiquait en hiver. Il fallait 2 chevaux pour monter jusqu'au chalet. Cela était possible puisque les cochers mégevans se prêtaient les chevaux. On faisait déjà du ski-joring : un certain Seigneur dit " du bistrot porte dépêches " avait pour habitude en hiver de monter en haut du Mont d'Arbois attaché à une corde, skis au pied, derrière son cheval blanc. On arriva même à monter 7 à 8 personnes en colonne par cette pratique. Par fantaisie, il existait un attelage de rennes à cette époque.

Vers 1930, les traîneaux faisaient le déneigement et se spécialisaient un peu plus dans le tourisme qui montait en puissance. Un traîneau s'était justement spécialisé pour les promenades de touristes avec 2 juments en flèche. Un cocher était le cocher particulier de la baronne de Rotschild. Les courses allaient à Saint Gervais ou Sallanches et même jusqu'à Albertville ou Annecy. Pour ces dernières destinations, le traîneau partait avec 2 chevaux attelés ensemble.

 

Traineau équipé de lugeons pour l'hiver

Dans la période de la deuxième guerre mondiale, un événement majeur pour l'activité des traîneaux eut lieu. Le Maire de Megève et Demi-Quartier, du moment, Mr. Charles Feige, décida d'attribuer 40 places de traîneaux aux agriculteurs des 2 communes pour aider à utiliser les chevaux en dehors des périodes des travaux des champs. Depuis, on rachète une " licence " ou un numéro d'exploitant mais il n'y a toujours que 40 places, accessibles aux natifs de Megève et de Demi-Quartier. Cette double activité permet un complément de revenu bénéfique à l'activité agricole. C'est aussi durant cette période que des étalons de régions plus éloignées arrivèrent à Megève, comme 2 étalons de Bretagne. La race " petite comtoise " fut aussi très prisée.

Jusque dans les années 50, un traîneau possédait 1 seul cheval dont il prenait beaucoup soin, valant environ le prix de 2 vaches, mais il restait le plus souvent dans l'écurie en dehors de ses nombreuses heures de travail tout au long de l'année et il ne mangeait en grande partie que du foin.

Aujourd'hui, chaque traîneau possède en moyenne 3 chevaux, élevés au pays, de corpulence moyenne. Ce qui leur permet d'avoir un rythme de vie équilibré. Un cheval travaille une demi-journée et dispose ensuite de 2 demi-journées de repos. En été, cela lui permet de passer du temps à l'extérieur dans les prés. Il peut donc varier sa nourriture en mangeant de l'herbe verte.

 

Le traîneau au fil du temps :

Avant 1920 : Char à banc trop élevé avec 4 roues en bois cerclées de fer directement en contact avec le sol

 

Char à banc mégevan avec petites roues à l'avant

Période 1920 : 2 fabricants de traîneaux à Megève. Michaud s'occupe des parties en bois, Chosalland s'occupe des parties en fer. Les traîneaux sont signés d'une plaque en bois gravée.

Vers 44-45 : Les dresseuses à 2 roues font leur apparition. Les roues sont enrobées de bandages, sans pneu, et proviennent de Cluses.

Dresseuse à 2 roues mégevanne

Années 50 : De nouveau, les traîneaux à 4 roues sont sur la place toujours sans ressorts, les roues disposent de pneus. Un traîneau innovant à ressorts capte l'attention de la plupart des clients appréciant ce nouveau confort. Pourtant, le cocher étant assailli de clients annonce que tant de clients " ça tue ma jument ! ". Il décide alors de ne plus se servir de ce traîneau flambant neuf et son ancienne dresseuse reprend du service. 

 

Vers 1965 : Le fabricant Meynet lance une fabrication de traîneaux avec ressorts de " série ". Voilà donc 4 roues avec pneus et ressorts.

Traineau de Megève à roues en hiver

De 65 à 80 :
On essaie de changer les petites roues de devant, " qui braquaient bien et donnaient de la place ", contre de grandes roues. Aujourd'hui, les roues moyennes sont privilégiées.

 

En hiver, le traineau à lugeons emmène les touristes skier En hiver, les traîneaux n'utilisaient plus les roues mais adoptaient des lugeons, de grands patins. Cela jusqu'à ce que le déneigement hivernal atteigne la qualité d'aujourd'hui, c'est à dire dans les années 80. En effet, aujourd'hui les traîneaux utilisent les roues en hiver comme en été.
 

Vers 1975 : L'activité des traîneaux qui se déroulaient exclusivement pendant l'hiver commence à fonctionner l'été. Aujourd'hui une quinzaine de traîneaux proposent des promenades et des courses pendant la saison estivale.

Après 80 : La dernière évolution est faite dans la décoration et le design du traîneau. Auparavant, seul l'arrière du traîneau avec une petite plaquette décorative différenciait un traîneau d'un autre. Maintenant, l'aspect décoratif est très différent d'un traîneau à l'autre.

 


©Jean-Marc Seigneur 1998-2004

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